Le cinéma, trait d’union de la jeunesse franco-allemande

Du 6 au 12 novembre 2007, grâce à la participation de mon lycée au projet pédagogique Kinema, réunissant lycéens allemands et français autour de deux films communs, j’ai eu la grande chance de participer, en tant que membre du jury, au « Filmfest » international de Braunschweig.

Ce fut une expérience unique, inoubliable et extrêmement enrichissante. En effet, notre jury se composait de six membres : trois venant de différentes régions de Basse-Saxe, deux de France, et un président : le réalisateur allemand Gordian Maugg. Dès notre rencontre, il régna entre nous une atmosphère extrêmement chaleureuse et notre travail de jury n’en fut que plus agréable. Ensemble, nous avons visionné six films, deux français, un belge et trois allemands. Après chaque projection, nous nous réunissions pour exprimer, d’abord personnellement sur papier, nos remarques, nos critiques quant à différents thèmes (par exemple la mise en scène, le choix des acteurs, la musique…).

Dans ce contexte « féerique », la frontière de la langue étrangère n’existe tout simplement plus. Mon amie Mathilde et moi étions en effet très étonnées de la simplicité et de l’aisance avec laquelle nous parlions : le but étant de se faire comprendre, nous n’hésitions pas à employer un « franco-allemand » pour le moins original.

Quant à la compréhension des films, il y avait parfois des sous-titres anglais pour nous guider, mais je reste certaine que l’effort fourni a été source de progrès. Grâce à notre statut de jury, nous avions libre accès aux autres films du festival, ce dont nous avons évidemment profité. Pour ma part, j’ai visionné un film tchèque et un film suédois…. Autant de sensations qui ne demandent qu’à être partagées ! Ainsi le dialogue s’engageait naturellement avec tous ceux que nous croisions, peu importe l’exactitude notre allemand, l’émotion se doit d’être transmise. C’est pourquoi cette expérience m’a profondément enrichie.

De plus, toute la ville, animée par le festival, baignait dans une ambiance festive et joyeuse. Nous avons d’ailleurs été conviées à quelques réceptions et soirées, comme des invités d’honneur ! De même que l’orchestre de la ville a accepté que nous assistions à une de leurs répétitions pour mettre en musique un film de Charlie Chaplin, La ruée vers l’or. Nous avons extrêmement ri.

Mais la soirée de remise de prix fut la meilleure de toutes, l’ appréhension de monter sur scène et la nostalgie du dernier jour furent bien vite effacées et remplacées par la fierté de représenter l’union entre la jeunesse de deux pays, l’émerveillement de la rencontre avec l’actrice allemande Hanna Schygulla et le plaisir d’un rêve qui continue.

Plaisir, découvertes, progrès, sensibilité, rencontres, et projets d’avenir… Je réalise enfin ma chance d’avoir été sélectionnée pour ce festival, et tout ce qu’il m’a apporté. Et je tiens à remercier profondément et à transmettre tout mon soutien au projet Kinema et à ceux qui le font vivre.

Julia Kamieniak